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Takesada Matsutani

Japon

,

1937

Mouvement: Gutai
Activités:
  • Graveur
  • Peintre

Takesada Matsutani (1937) est né dans le Kansai à Osaka où il a suivi l’enseignement de l’Ecole des Beaux-Arts. Lors de sa formation, il étudie la calligraphie et la technique Nihonga, peinture japonaise traditionnelle qu’il pratique et présente dans des expositions locales. En 1959, il rencontre le peintre abstrait Sadamasa Motonaga, membre fondateur de Gutai, qui lui fait découvrir son travail. Dans le Kansai, région plutôt conservatrice à l’époque, le groupe Gutai, jugé scandaleux, n’a pas bonne presse. Matsutani sera pourtant attiré par les recherches de ces artistes, ému par leur dynamisme et leur sincérité. Leurs expériences le séduisent comme les projections de sacs de peinture sur une toile de vinyle par Shozo Shimamoto ou la Robe électrique créée et portée par la jeune Atsuko Tanaka.
Il abandonne les sujets traditionnels pour l’abstraction et commence à utiliser la colle vinylique qu’il fait couler goutte à goutte sur des surfaces de toile. Inspiré, en partie, par les formes organiques perçues au microscope dans le laboratoire d’un ami, il développe des formes circulaires et bulbeuses dont il exploite la sensualité. Il rejoint les rangs du groupe Gutaï en 1963 et participera à chacune de ses expositions collectives jusqu’à sa dissolution en 1972. En 1966, il part étudier à Paris où il s’installe définitivement. Il y rencontrera son épouse, la peintre américaine Kate Van Houten. Matsutani entre en 1967 à l’Atelier 17 chez le graveur Stanley William Hayter dont il devient l’assistant. Il reste six ans à l’atelier, découvrant la richesse du noir, qui domine partiellement son œuvre depuis cette époque. Ses outils de travail favoris sont toujours la colle et le crayon graphite. Il conçoit régulièrement des installations lui permettant d’exprimer les mêmes interrogations sur l’espace et le temps que dans ses toiles ou estampes. Le recueil de photogravures Streams (1990) conservé au Centre de la Gravure fait état de ces recherches et présente neuf clichés d’installations éphémères réalisées au Japon et en Europe entre 1964 et 1989.

« Neuf tailles-douces imprimées comme un absolu des forces et des formes changeantes transcrivent dans leur langage que le papier, le tissu, la mine de plomb, la pierre, les solvants, l’eau et l’encre sont éphémères. »
Préface de Kate Van Houten pour le recueil Streams, 1990

Puisant dans les objets domestiques qui peuplent un quotidien en apparence ordinaire, Takesada Matsutani propose des images fortement connotées. Les objets ainsi transcendés semblent toujours dotés d’apesanteur et d’immatérialité. Autre regard sur le banal qui transporte le visiteur dans un espace poétique et onirique.