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Du 3 octobre au 22 décembre 2009

Nos œuvres voyagent

à Flagey Gallery

Plakat

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les murs, les palissades des villages et des villes se couvrent de centaines d’affiches, tirées à des milliers d’exemplaires…. 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’affiche devient un outil de propagande sous le régime communiste. L’Etat détient le monopole dans tous les domaines, y compris celui du cinéma et de l’édition. Les murs, les palissades des villages et des villes se couvrent de centaines d’affiches, tirées à des milliers d’exemplaires…. 

Une exposition produite par le Centre de la Gravure


 

Instrument de diffusion efficace, relayé plus tard par la télévision, l’affiche sera également un moyen d’affirmer son identité, de se démarquer de l’Union soviétique. L’Etat se veut alors mécène, élevant l’affiche au rang d’œuvre d’art et donnant l’illusion d’une liberté créatrice.

Plusieurs facteurs vont contribuer à sa reconnaissance sur la scène internationale : le WAG (Editions Artistiques et Graphiques), principal éditeur et diffuseur ; l’Ecole des Beaux-Arts de Varsovie, sous l’impulsion d’Henryk Tomaszewski (chef de file de l’Ecole polonaise), qui favorisera le développement de nouvelles techniques et lui influera un nouveau souffle ; et les Biennales (en 1966, se déroule la 1ère Biennale Internationale de l’affiche de Varsovie ainsi que celle du design graphique de Brno en Tchéquie).

L’affiche dite culturelle, libérée des lois du marché, des règles publicitaires et des contraintes politiques (en effet, le cinéma subit moins de pressions), se développera au point d’éclipser l’affiche politique.
La vie culturelle est riche en activités, les théâtres et lieux de concerts abondent, et la plupart des institutions font appel aux artistes pour illustrer leurs événements.
Vantant les multiples réalisations culturelles du pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières, ce type d’affiche constitue également une excellente publicité pour le régime.

Les artistes vont alors développer un style particulier, mêlant les influences des mouvements artistiques européens (art nouveau, surréalisme, cubisme,…) à la tradition. Jan Lenica (1928-2001) est un des premiers à s’opposer aux modèles imposés et à inventer un style nouveau. Premièrement influencé par l’art nouveau, il crée ensuite un style synthétique, mêlant surréalisme, expressivité, touches d’humour et couleurs vives. Les artistes se démarquent également par leur sujet, usant de la métaphore ou du symbole. Les affiches de cinéma, par exemple, au regard des affiches américaines ou françaises, se distinguent par le choix d’une image plus forte, suggérant l’atmosphère du film ou le genre sans se focaliser sur les têtes d’affiche.

Paradoxalement, sous un régime totalitaire, l’affiche acquiert un style nouveau qui servira de référence pour des graphistes à travers le monde. Les années 1980 sont marquées par les grèves et le mouvement Solidarnosc, qui deviendra slogan. Après la chute du communisme, l’affiche se confronte à la publicité, se fond dans le magma informatif et visuel des villes, elle ne montre plus de symboles. Néanmoins, certains graphistes jouissent aujourd’hui d’une renommée internationale, tel Karel Misek (1946 – graphiste et designer tchèque) ou Andrzej Pagowski (1953 – graphiste et scénariste polonais).