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Jaume Plensa

Espagne

,

1955

Activités:
  • Graveur
  • Sculpteur

Né en 1955 à Barcelone, Plensa grandit entouré de livres. Nourri de grands auteurs ( William Blake, Shakespeare, Goethe, Baudelaire…) et d’une solide culture musicale, c’est à travers la sculpture qu’il maniera à son tour les lettres et les notes de musique, ciselées dans l’acier et assemblées en dentelle aérienne : "J’ai toujours été passionné non seulement par les mots, mais par la fonction biologique des lettres. Seules, elles ne sont rien, mais ensemble elles forment des mots, qui ensemble, forment des textes. Une belle métaphore de la vie et de l’humanité".

Formé à la Llotja de Barcelone, à la fondation Henry Moore au Royaume-Uni et à l’atelier Calder à Saché, Plensa expose pour la première fois en 1980, dans sa ville natale. Ses travaux mêlent alors le bronze, la fonte et le fer forgé – ses matériaux privilégiés – à divers objets de récupération. Une série de grands formats en fonte le signalent sur la scène internationale dès le milieu des années 80, tandis que l’artiste s’éloigne peu à peu de la figuration en concentrant son travail sur les interactions entre le fer et la lumière, et introduit dans ses créations des textes poétiques ou de simples mots en relief. Dès lors, naviguant entre figuratif et abstrait, Plensa ne cessera de jouer avec la transparence, ajoutant à sa palette de sculpteur des matériaux translucides tels que la résine, l’albâtre, ou le verre fondu, mais aussi de savants dispositifs technologiques – ainsi sa légendaire Crown Fountain (Chicago, 2004). Si Barcelone reste son port d’attache où il a ancré son atelier, la présence internationale de l’artiste s’est imposée aux quatre coins du monde, en particulier à l’occasion de commandes publiques.

Parallèlement à son œuvre sculpté, Plensa réalise de nombreuses peintures sur papier et des gravures où le relief est très présent. Dans ses estampes, les matériaux du sculpteur viennent s’introduire par effraction dans l’univers de l’écrivain et du dessinateur. La feuille n’est plus volante mais pesante, plombée comme une plaque de métal; les mots ne se déposent plus à la surface du papier, ils se glissent dans son épaisseur. L’artiste intègre parfois des serpentes (papier de protection très fin et transparent) à ses gravures, les recouvrant d’un voile de mystère. Sa série sur les sécrétions mélange lettrages en relief, photographies mises sous "globe" et gaufrage du papier, estampes fragiles aux allures d’icônes.