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Wout Hoeboer

Pays-Bas

,

1910

1983

Activités:
  • Créateur de collages
  • Graveur
  • Lithographe
  • Peintre
  • Photographe

Wout (Walter) Hoeboer est né à Rotterdam le 14 février 1910. Bien que de nationalité hollandaise, c’est en Belgique qu’il résida pendant près de cinquante ans, à Anvers d’abord, puis à Bruxelles où il se fixe définitivement en 1933. Il est décédé le 16 juillet 1983 à Saint-Josse-ten-Noode.
En 1924, il s’inscrit dans la section des arts décoratifs et appliqués de l’Académie des Arts Plastiques et des Sciences Techniques de Rotterdam. Il s’oriente ensuite vers la section des arts plastiques où il suit les cours de Paul Schuitema et de Piet Zwart. Ces deux artistes d’avant-garde l’initient aux conceptions modernistes du Stijl, de la « Nieuwe Zakelijkheid » et du Bauhaus.
Il prit part à plusieurs courants artistiques majeurs du XXème siècle : dadaïsme, surréalisme, Cobra, Arte Nucleare. Cependant, tout engagement doctrinaire lui est toujours reste fondamentalement étranger. Ses collages et assemblages témoignent de son indépendance intellectuelle et de sa filiation dadaïste.
De par sa formation professionnelle, il a pratiqué intensivement divers procédés de typographie qui influencèrent son œuvre a plus d’un titre. Il a longtemps travaillé pour l’imprimerie Jean Malvaux à Bruxelles avant de fonder sa propre maison de photogravure sous le nom d’EOS-gravure en 1948. Son activité de graveur commence dès les années 1930 avec des bois gravés, les années 1940-50 donnent lieu à des linogravures. Il aborde la lithographie après 1970.
Sous l’influence de Victor Servranckx, qu’il fréquente assidument, et de la lecture de Über das Geistige in der Kunst de Wassily Kandinsky, Hoeboer compose en 1936 ses premières œuvres abstraites. Il fut l’ami de nombreux poètes (Christian Dotremont, Marcel Broodthaers, Théodore Koenig, Marcel Mariën, les frères Piqueray…), de nombreux artistes (Jean Brusselmans, Karel Appel, Corneille, Pol Bury…) et prit part à la publication de diverses revues (Phantomas, De Tafelronde, …). Lors de l’exposition « Arte Nucleare » à la galerie Apollo à Bruxelles, il fait la connaissance d’Enrico Baj, futur Satrape du Collège de « Pataphysique », ainsi que de Sergio Dangelo, rencontre décisive celle-là, qui sera le début d’une longue amitié ponctuée d’échanges d’idées et de lettres. C’est en février 1952 à Bruxelles que Baj (1924-2003) cosigna avec Dangelo le Manifeste de la peinture nucléaire. En 1953, en réaction au formalisme géométrique et glacé du nouveau Bauhaus de Max Bill, Hoeboer participera à la naissance du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste (MIBI), qui s’opposait aux théories fonctionnalistes et au concept d’ « artiste-créateur », producteur d’objets industriels. Ses nombreux contacts avec la scène artistique belge francophone lui valurent d’être impliqué dans la réalisation de plusieurs projets photographiques et cinématographiques. Il participa ainsi en 1959 au tournage de “L’imitation du cinéma” de Marcel Mariën. Ce film anticlérical qui s’en prend au fétichisme de la croix et à l’obsession du sacrifice, avait été censuré en Belgique et en France. L’artiste Wout Hoeboer y apparaît en mendiant aveugle, tandis que Tom Gutt joue le rôle de Jésus-Christ, et Paul Bourgoignie celui de Sigmund Freud.