Rechercher

dans

Jacques André

Belgique

,

1969

Jacques André est né à Bruxelles en 1969 et vit et travaille à Bruxelles.

« La pratique de Jacques André, qui s’attaque souvent à la précarité du statut de l’artiste, aborde de façon subtile, et quelque peu ludique et ironique, l’échec et le dérapage du consumérisme. Au sein des médiums qu’il utilise, le recours aux techniques de l’image imprimée et reproductible, déjouant ou soulignant les contradictions de la spéculation capitaliste en art, est récurrente et assumée comme un élément signifiant structurel de son langage.

André a longtemps assumé de façon esthétique et politique le statut d’artiste-chômeur dans une société post-moderne vouée à la sur-consommation, à une sur-consommation qu’il endosse et questionne simultanément. Vécue en l’occurrence – et dans une acception à la fois étymologique et métaphorique du terme – comme une véritable “abstraction sociale”, sa condition d’allocataire social a été séminale pour le développement de plusieurs de ses projets et protocoles de création. Quand il ne propose pas à la vente des toiles sérigraphiées figurant de façon magnifiée des “travaux abstraits”  correspondant à feu les cachets de pointages des différentes communes de l’agglomération bruxelloise, il a souvent pratiqué des achats à répétitions d’objets identiques (livres, disques et autres produits culturels). Pour reprendre sa terminologie, ces ARTERS* (*achats à répétitions, tentatives d’épuisement, reconstitutions de stocks) qu’il décrit comme les fruits d’un processus à chaque fois circonstancié “extrêmement lent et complexe, mêlant des considérations esthétiques, psychologiques, anecdotiques et financières”, participent d’une critique évidente de la compulsion consumériste dans laquelle est confiné le citoyen et, encore davantage, le chômeur. »

Texte d’Emmanuel Lambion issu du catalogue de l’exposition « Bye Bye His-Story, chapter 5050 » présentée au CGII du 27 mars au 26 septembre 2020.