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James Brown (°1951)

The Realm of Chaos and Light

Linogravure et typographie, exemplaire non justifié -  Carpe diem, éditeur  -  Impresora Herrera, imprimeur  -  Dimensions : 69,5 x 55,5 cm  -  Collection du Centre de la Gravure  -  Numéro d’inventaire : OE6753


 

Un mois, une estampe: Juillet 2019

Né à Los Angeles en 1951, ce peintre américain vit et travaille au Mexique dans une hacienda proche d’Oaxaca depuis 1996. Arrivé en France en 1973, James Brown suit les cours de l’école supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il restera huit années dans la capitale, fréquentant assidûment le Musée des Arts africains et océaniens et le Musée du Louvre entre autres. De retour à New York, c’est au Museum of Natural History et au Metropolitan Museum, collection Rockefeller, qu’il abreuve sa soif de connaissances sur les civilisations primitives et les Indiens d’Amérique. Son intérêt pour l’ethnographie le rapproche du courant tendant à revigorer un certain  » primitivisme  » au début des années 80.

Dans ses réalisations, il mêle héritage catholique – l’École siennoise lui est révélée lors d’un séjour dans la ville en 1982 – et paganisme africain ou animisme dans un croisement de solitudes de destin et de mémoire des origines. L’artiste va ainsi élaborer une écriture plastique qui devient figure. En effet, que ce soient ses premiers travaux où domine la figure humaine ou ses impressions abstraites, l’œuvre gravé de James Brown est mené par le trait du dessin. Celui-ci se refuse d’être la copie d’une réalité extérieure. La ligne, repassée plusieurs fois ou interrompue par endroits, ôte au dessin toute tendance à la description et à l’illustration. L’aspect minimal et la transparence des dessins de Brown, sur papier ou pierre lithographique, laissent un espace ouvert à la méditation. Délaissant la figure humaine et la statue primitive, James Brown, dès 1986, se tourne tout naturellement vers l’univers primordial, explorant les mondes marin et céleste. Coquillages, éponges et coraux des mers deviennent météorites. L’explosion de ces corps millénaires figure à son tour la carte du ciel. James Brown arpente le Monde pour en collecter les traces et sédiments.

Les matériaux de récupération aussi ont leur importance ; ainsi ces vieilles cartes entoilées des XVIIIème et XIXème siècles utilisées sur leur envers comme support aux monotypes pour leur finesse alliée à la solidité. Passage du temps, repassage sous la presse, des retrouvailles en quelque sorte. Papiers peints et toiles imprimées, photographies anciennes viennent s’ajouter, s’étager sur des fonds presque uniformes. Lithographie, collage de dessins à l’encre, pochoir à la gouache s’opposent à ces éléments concrets – à la présence archétypale – dans un procédé d’abstraction. Le peintre est son propre graveur, arrachant l’estampe à la simple duplication, la rendant plénière à l’instar de la peinture, tirant le multiple vers l’unique.

En 2000, James et Alexandra Brown créent, à Oaxaca au Mexique, Carpe Diem, une maison d’édition qui associe un savoir-faire et une facture artisanale mexicaine avec la créativité des artistes et écrivains contemporains de renommée internationale.

L’œuvre gravé de James Brown est édité, entre autres, à Paris par Frank Bordas et la Galerie Lelong et à New York par Pace Editions.

Affiche réalisée à l’occasion d’une exposition de James Brown présentée à la Galerie Karsten Greve à Paris du 28 mai au 30 juin. James Brown y a exposé la série “The Realm of Chaos and Light” composée de peintures à l’huile, de céramiques et dessins.

Le voyage initié en 1995, avec le déménagement de James Brown au Mexique a donné naissance à diverses autres séries parmi lesquelles Planet, Planet Pink and Grey, Eclipse, toutes inspirées par l’oeuvre musicale “Les Planètes” de Gustav Holst (1914-1917).