Ingrid LEDENT [Brasschaat (Belgique) 1955]
The continuous living of a memory which proceeds the past into the present II
Triptyque monté sur aluminium et bois alliant l’impression numérique et la lithographie sur divers papiers, 1/1 - Composition : Le panneau A comporte une lithographie sur Zerkall montée sur aluminium. Le panneau B comporte une image numérique montée sur aluminium. Le panneau C comporte une lithographie sur Wenzhou montée sur bois.
Dimensions du triptyque : 63 x 222 cm - Collection du Centre de la Gravure, don de l’artiste en 2009 - Numéro d’inventaire : OE 6272
Née en 1955 à Brasschaat, Ingrid Ledent vit et travaille à Ekeren. Après des études de gravure à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers, elle se spécialise en lithographie pendant un an au studio Rudolf Broulim de l’Académie des Arts appliqués de Prague. L’art conceptuel qu’il pratique la marque profondément. Elle se rend ensuite aux Etats-Unis où elle accomplit plusieurs stages portant sur les différentes techniques d’impression. Elle est professeur de lithographie à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers depuis 1984. Elle a aussi proposé des stages de lithographie à l’Académie des Beaux-Arts de Turku en Finlande, à l’Université de Santa Cruz à Tenerife, à l’Académie des Beaux-Arts de Hasselt, à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie, à l’Université de Tianjin en Chine, à l’Atelier de gravure Daglicht à Eindhoven et au Centre Frans Masereel à Kasterlee.
En réponse à sa réflexion sur le temporel et l’organique qui renvoient à la vie elle-même, Ingrid Ledent investit son propre corps à la manière du body art. Il apparaît photographié en gros plan, de manière stylisée, et remanié en lithographies et en images numériques, sous forme d’une sorte d’autoportrait intime, en prise directe avec le regard du spectateur.
L’œuvre présentée exploite le motif évocatoire de la peau humaine, ses replis et imperfections vus en gros plan, photographiés puis remaniés à partir d’une ride profonde séparant le pouce et l’index. Par ce biais, l’artiste témoigne de l’importance accordée à la peau dans la culture contemporaine. Elle a choisi une citation d’Henri Bergson pour nommer cette estampe qui constitue un questionnement sur la nature du temps.
« J’ai été profondément influencée par l’idée qu’Henri Bergson se faisait du temps, en particulier par sa définition philosophique de la durée, l’existence continuelle du souvenir, qui interprète le passé à travers le présent. Je réfléchis à la façon dont j’expérimente le temps, et j’en extirpe ce qui ne peut être interprété concrètement, dans un cadre temporel mesurable, ce que l’âme ne peut analyser dans les limites données du temps. C’est ce qui sert de fondement à mes images : un tissu opaque d’images récurrentes ».
Ingrid Ledent