Rechercher

dans

Jacques Villeglé

Sans titre

Lithographie sur papier Rives.  -  Imprimeur : URDLA, Villeurbanne  - Editeur : Association française d’Action artistique, Paris  -  Numéro d’inventaire : PF64/1-40/39  -  Dimensions du papier : 76 x 106 cm  - Dimensions de l’impression : 62 x 87 cm  -  Estampe issue d’un recueil collectif tiré à 100 exemplaires et intitulé «Heureux le visionnaire dont la seule arme est le stylet du graveur... ». L’ensemble résulte d’une commande publique lancée par l’Etat français en 1996 afin de promouvoir 30 ateliers d’imprimeurs et de soutenir la relance du marché de l’estampe en France. Ce recueil n° 79/100 a été offert au Centre de la Gravure par la Bibliothèque nationale de France en 1997


 

Un mois, une estampe: Avril 2011

Jacques Mahé de La Villeglé, dit  » Villeglé  » est né à Quimper le 27 mars 1926. Il vit et travaille à Paris et a fait de la rue son atelier. Depuis plus d’un demi-siècle il récupère des affiches lacérées en les décollant des murs de la ville. Cette appropriation des fragments de la réalité urbaine et quotidienne commence en 1949 avec l’artiste Raymond Hains. En 1960, il participe à la signature du manifeste du Nouveau Réalisme aux côtés d’Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et Yves Klein, sous les auspices du critique d’art Pierre Restany. César, Mimmo Rotella, Niki de Saint-Phalle et Gérard Deschamps rejoindront le mouvement en 1961 et Christo en 1963. Les protagonistes prennent position pour un art en prise directe avec le réel, opposé au lyrisme de la peinture abstraite. Ils préconisent l’utilisation d’objets usuels pour rendre la réalité de notre époque, suivant en cela l’exemple de Duchamp et de ses ready-made. Ce mouvement a incarné avec Fluxus une des multiples tendances avant-gardistes des années 60.

D’autre part, Villeglé a mis au point un alphabet socio-politique dont il est le seul utilisateur. L’origine de cette entreprise remonte à 1969, lors de la visite du Président Nixon en France. Villeglé avait alors été fortement interpellé par un graffiti croisé dans le métro parisien. On y voyait le nom du Président transcrit à l’aide de signes insolites : les trois flèches de l’ancien parti socialiste, la croix de Lorraine, la croix gammée, la croix celtique. Il commence alors à travailler à la constitution d’un alphabet à partir de ces signes et n’a plus cessé de l’enrichir. Cet aspect lettriste de Jacques Villeglé conforte son caractère iconoclaste. Après avoir détérioré la signalétique urbaine des affiches, il s’amuse à perturber notre lecture des signes et symboles en les désacralisant.

Cette lithographie s’insère dans un cycle intitulé, comme le texte du graffiti, Ecriture X Graffiti, dont le thème est issu d’un ouvrage du philosophe français Vladimir Jankélévitch, Le pur et l’impur.