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Asger JORN [Danemark 1914 - 1973]

L’Homme araignée.

Eau-forte, exemplaire n° 27/50 Dimensions du papier : 38,3 x 27,8 cm Dimensions de l’impression : 14 x 11 cm Numéro d’inventaire : OE 5726 Œuvre acquise en 2007 par la Ville de La Louvière, en dépôt au CGII Gravure originale issue de la Schweizer Suite, ensemble de 23 eaux-fortes réalisées entre 1953 et 1954, à Chesière-Villars, près de Lausanne.


 

Un mois, une estampe: septembre 2012

Asger Jorn est né en 1914 dans le Jutland danois. Son travail, influencé par la mythologie scandinave comme par le surréalisme, l’expressionnisme et l’art brut, est avant tout expérimental. En 1936, il se rend à Paris pour suivre l’enseignement de Fernand Léger. Il participe avec Le Corbusier, à la décoration du pavillon des Temps nouveaux à l’Exposition universelle de 1937. De retour au Danemark durant l’occupation nazie, animé de convictions communistes,  il s’engage dans la résistance et participe au groupe artistique Høst. Il mettra une décennie à dépasser l’influence formelle et structurale de Léger avant de  retrouver les valeurs libératrices de la peinture à travers Miró, Klee, les dessins d’enfants et d’aliénés. De 1941 à 1944, Jorn fonde et dirige au Danemark la revue Helhensten qui s’intéresse aux arts primitifs. Lors d’un voyage à Amsterdam en 1946, il fait la rencontre déterminante du peintre hollandais Constant. Il adhère au Surréalisme Révolutionnaire en 1947 et un an plus tard au groupe Cobra dont il devient un  théoricien actif. Il s’en suivra une période particulièrement créative. Cobra était l’acronyme des premières lettres de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Ce groupe, qui prônait une peinture libérée et spontanée,  rassemblait le poète belge Christian Dotremont et de nombreux artistes tels que Corneille, Appel, Alechinsky, Constant, Hugo Claus, Joseph Noiret… L’année de la  dissolution de Cobra, en 1951, Jorn est atteint de tuberculose et passe plusieurs mois en sanatorium à Silkeborg, puis en Suisse où il grave la Schweizer Suite. Ces gravures évoquent l’étrangeté des images d’Ensor comme l’expressionnisme visionnaire de Munch. Les masques grimaçants y côtoient des gnomes et autres trolls tout droit sortis des légendes scandinaves. En 1961, Jorn fonde à Silkeborg l’Institut du Vandalisme comparé où seront conservées ses œuvres clés et sa collection personnelle. L’artiste résidait tour à tour à Paris, au Danemark et en Italie. Décédé le 1er mai 1973 à Århus, il est enterré à Grötlinbo, dans l’île de Gotland. 

« Le travail de Jorn (…) et de toute la génération des surréalistes révolutionnaires, ne se comprend pas sans le rappel de la guerre. C’est la guerre, l’engagement dans la Résistance aux côtés des communistes, qui soude ces personnages. Une camaraderie de la clandestinité et de la jeunesse détermine la solidarité émancipatrice des années cinquante. » Laurent Gervereau, in Jorn iconologue, iconoclaste, 2001