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Roger Dewint [ Bruxelles 1942 ]

Jardins de Braine: l’herbe verte

Eau-forte et aquatinte sur papier Fabriano, 9/10  -  Dimensions du papier : 49,5 x 70,5 cm  -  Dimensions de l’impression : 25 x 29,5 cm  -  Collection de la Communauté française de Belgique en dépôt au Centre de la Gravure  -  Numéro d’inventaire : OE 082

Un mois, une estampe: Février 2018

Né à Bruxelles en 1942, Roger Dewint vit et continue de travailler dans cette ville où il est, en outre, professeur honoraire de dessin et de gravure à l’Académie Royale des Beaux-Arts. Des années plus tôt, il y a étudié en suivant parallèlement des cours du soir à l’Académie de Boitsfort. La rencontre de Robert Kayser, animateur de l’atelier de gravure, et la visite de l’exposition Pierre Caille chez Vanderborght en 1971 revêt à distance une importance non négligeable dans le parcours de l’artiste. S’il trouve rapidement dans l’eau-forte et l’aquatinte un terrain propice à la pratique d’un certain artisanat, cette découverte s’accompagne chez lui d’une prise de conscience que la non-figuration ne le satisfait pas.

À l’instar des Jardins de Braine : l’herbe verte, la figure humaine est centrale dans son œuvre. Elle lui permet de livrer sa compréhension de la réalité du monde et surtout du malaise qui y règne. Ce sont notamment des corps mutilés, aux déformations anatomiques et transpercés par toutes sortes d’objets tranchants qui se font l’écho de ce chaos. Chaque image confronte le spectateur à une menace de mort et le laisse seul face à ce vertige. Des objets volants, ici un personnage, apparaissent comme des tentatives de tempérer ce climat dramatique et pesant de même que l’utilisation de couleurs vives et chatoyantes. Les titres, quant à eux, contrarient également le sens premier de l’œuvre en cherchant à produire, non sans humour, un choc qui nous éloigne du sens premier de l’œuvre.

Depuis ses débuts, Dewint a recours de manière presque systématique à la technique du vernis sauté qui s’apparente à l’aquatinte. L’artiste peint préalablement son motif sur la plaque de zinc au moyen d’un mélange de sirop de sucre additionné d’une goutte d’acide nitrique et de pigment. Une fois le dessin sec, un vernis y est apposé et sèche à son tour. De l’eau chaude déversée sur la plaque ainsi traitée provoque la saute du vernis aux endroits recouverts de solution sucrée. La morsure finale de la plaque à l’acide donne naissance à la matrice de l’œuvre.

« Je ne censure rien dans mes œuvres, c’est le seul moment où je me passe tout ».

 


⇒ Une vidéo de Nathanaël Thiry sur FaceBook – Qltur – l’œuvre est présentée par Gwendoline Morane, gestionnaire des collections