Pol AUTHOM [ La Louvière (Belgique) 1964 ]
« Chapeau »
Pointe sèche, 3/10 - Dimensions du papier : 53 x 74,8 cm - Dimensions de l’impression : 39,5 x 58,8 cm - Collection du Centre de la Gravure, acquisition en 1989 - Numéro d’inventaire : OE 67
Pol Authom est né en 1964. Il est diplômé de l’Ecole supérieure des arts plastiques et visuels de Mons où il a étudié la gravure dans l’atelier de Gabriel Belgeonne. Il est maintenant titulaire de l’atelier de Gravure à ARTS² à Mons (ancienne ESAPV). Pol Authom est professeur en Arts numériques à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre et professeur d’image numérique aux Arts et Métiers de La Louvière. Créateur de gravures, d’images numériques et d’installations, il a exposé dans toute l’Europe, au Canada et au Japon. Il fut distingué au prix du Hainaut (1988), au prix Charles Bernier de la Ville de Mons (1981), par les Villes d’Antoing (1991) et de Mouscron (1998). Il a reçu le Prix de la gravure de l’Académie Royale de Belgique en 2000.
L’art de Pol Authom s’exprime au gré des événements vécus, des personnes et des lieux rencontrés. Ses premières œuvres, figuratives, explorent de façon très personnelle le thème du carnaval, du folklore, déclinant le costume du gille, les salles de cafés peuplées de billards et pompes à bière. L’ivresse, virtuelle ou réelle, se prête au jeu de l’encre et de la plaque gravée. Ce chapeau de gille, finement traité, laisse ressentir toute la douceur de la plume d’autruche. Il entrera en scène bien après les accords aigrelets du pipeau, bravant le froid piquant des petits matins de fête.
Maîtrisant largement les techniques traditionnelles de la gravure, Pol Authom a depuis lors abordé de nouveaux supports de création, se portant vers une simplification formelle qui reste toujours le reflet de son parcours personnel.
L’œil est un bel outil entre les mains du regard. Celui – l’œil ou le regard – de Pol Authom se joue de la réalité avec une exubérance volontairement touffue. Exubérance dans la griffe, dans le geste qui brouille les cartes, attachée à la finesse du trait dans un brouillard dessiné à la plume, d’une encre solide et vaporeuse à la fois (des noirs caressent des gris).
Exubérance retenue. De laquelle se détachent aussi des parfums fanés de temps perdu, retenus dans le filet de la mémoire.
Nostalgie peut-être.
André Balthazar, juillet 1990