Xavier Antin
France, 1981
vit et travaille à Paris
L’œuvre de Xavier Antin, plasticien et graphiste de formation, est tout entière traversée par un questionnement dialectique sur les rapports à la fois utilitaires, complémentaires et compétitifs entre l’homme et les technologies qu’il crée.
L’œuvre que nous présentons ici Perfect Shapes Collapse est une œuvre auto-nominative qui résulte d’une commande et d’échanges conceptuels entre Xavier Antin et un collectionneur belge. Elle est constituée de vis en bronze, chacune coulée au départ d’impressions 3D, dont les têtes sont individuellement gravées de lettres. Assemblées, elles peuvent le cas échéant, à l’instar du cas présent, former une phrase signifiante et véhiculer un message et/ou, au contraire, servir simplement de support fonctionnel à d’autres œuvres, de l’artiste (en particulier, de façon involutive des plaques de plâtre finement imprimées en 3D portant alors le nom des vis qui les supportent) ou d’autres artistes présents dans l’exposition où elles sont activées. Ces œuvres sont paradoxales à plus d’un titre, dans le décalage existant entre l’impression 3D de leur moule, économique et de matériau pauvre, et leur réalisation/finition précieuse et traditionnelle, labor intensive. Ces vis nécessitent en outre pour être installées des têtes de tournevis spécifiques, spécialement conçues pour leur lettre/vis destinataire et également présentées ici. L’installation Perfect Shapes Collapse a fait l’objet chez le collectionneur d’une installation tout à fait spécifique. Il a en effet construit une annexe à son habitation spécialement conçue pour le display changeant de pièces de sa collection (traversée par les notions dialectiques de construction et destruction). Cette annexe est littéralement traversée de façon longitudinale par une fissure dans laquelle se logent les vis de Xavier Antin, activant ici une forme métaphorique directe de leur message. En l’occurrence, pour Bye Bye His-Story, nous proposons une forme réactualisée, éclatée de l’installation dans la disposition d’ensemble de laquelle se dessine une forme graphique évoquant un diagramme de décroissance et voire d’effondrement économique.
English
The work of Xavier Antin, a visual artist and graphic designer by training, is thoroughly informed by a dialectical questioning of the simultaneously utilitarian, complementary and competitive relationships between man and the technologies he creates. There is implicitly also a critical analysis of the social conflicts that these evolving production relations generate.
The work we are presenting here, Perfect Shapes Collapse is a self-titled work resulting from a commission and conceptual exchanges between Xavier Antin and a Belgian collector. It is made up of bronze screws, each cast from 3D prints, the heads of which are individually engraved with letters. When assembled, they can potentially, as here, form a meaningful phrase and convey a message and/or, conversely, simply serve as a functional support for other works, either by the artist himself (in particular, as internal elements, for slabs of plaster delicately printed in 3D named for the screws that support them) or by other artists in the exhibition where they are used. These works are paradoxical in more ways than one, e.g. in the discrepancy between the 3D printing of their mould, which is economical and in low-quality material, and their precious and traditional production/finishing, which is labour intensive. These screws also need to be installed by using specific screwdrivers, specially designed for their respective letter/screw, which are also in display. The Perfect Shapes Collapse installation was the subject of a highly specific installation for the collector, who in fact built an annex to his home specially designed for the changing display of pieces from his collection (inherently reflecting the dialectical notions of construction and destruction). This annex is literally traversed longitudinally by a crack in which Xavier Antin’s screws are lodged, thus presenting their message in direct metaphorical form. In this case, for Bye Bye His-Story, we offer an updated, exploded version of the installation: in the overall arrangement we have chosen for the screws a graph-like form emerges, evoking a diagram of economic decline and even collapse.