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Michael Dans

Belgique, 1971
vit et travaille à Bruxelles

La pratique de Michael Dans est résolument polymorphe, avec un fort ancrage dans le dessin et l’installation sculpturale, sans oublier la performance ou l’installation. De façon similaire, son éclectisme disciplinaire fait écho à un éclectisme assumé des sujets abordés (mort, solitude, érotisme, enfance…) ou encore des formats utilisés, souvent poussés dans leurs derniers retranchements.

Ces dernières années, Michael Dans s’est attelé à une pratique de la photographie singulière, tant au niveau des sujets abordés que de leur traitement ou du modus operandi de leur réalisation processuelle. À la lettre, chacun de ses clichés peut s’appréhender comme une installation sculpturale soigneusement organisée et mise en scène, avec la complicité de ses modèles, abordant de façon à la fois directe et sublimée, avec la juste empathie, la juste distance esthétique, des concepts existentiels de vanité ainsi que l’univers des fantasmes assumés de ses sujets. Nous avons décidé de confronter des exemples de trois séries développées ces dernières années : des bouquets de fleurs, clairement marqués du sceau de la vanitas vanitatum, des clownesses dont les expressions pensives, voire mélancoliques, contrastent avec le chatoiement des peintures qui décorent leurs corps dénudés ainsi que des corps masculins capturés dans des moments d’abandon, lors de scènes fantasmées de soumission SM. En filigrane, par‑delà l’empathie, par‑delà l’esthétisation paroxystique et réussie de ces mises en scène, c’est sans doute ce doigt métaphorique mis sur les entraves d’êtres prisonniers de rôles genrés et de valeurs normatives qui les étouffent, qui fait mouche. En marge de deux tirages dûment encadrés, une console permet de présenter le premier numéro du fanzine Turlupin, consacré ici à l’idée de soumission, qui reprend un éventail représentatif des trois catégories de clichés que nous avons évoquées ci‑dessus. 

English

Michael Dans’s practice is resolutely polymorphic, with a strong anchoring in drawing and sculptural installation, also extending into performance or installation. Similarly, the eclecticism of his disciplines echoes the wide-ranging subjects he tackles (death, loneliness, eroticism, childhood, etc.) and the formats used, often pushed to their limits.

In recent years, Michael Dans has been working on a singular photographic practice, both in terms of the subjects covered, their treatment and the modus operandi of their procedural realization. Literally, each of his shots can be understood as a carefully organized and staged sculptural installation, created with the complicity of his models, but which address, in a way that is both direct and sublimated, with the right degree of empathy, the right aesthetic distance, existential concepts of vanity as well as the universe of the subjects’ assumed fantasies. We decided to present examples of three series of clichés that he has developed in recent years: bouquets of flowers, clearly bearing the standard of the vanitas vanitatum, clowns whose pensive or even melancholy expressions contrast with the exuberance of the paintings that decorate their naked bodies, and male bodies captured in moments of abandon during fantasy scenes of SM submission. In the background, beyond empathy, beyond the paroxysmal and successful aestheticization of these stagings, it is undoubtedly this metaphorical finger placed on the traps or the inevitable deviations of beings trapped in gender roles and normative values which suffocate them, which hits the mark.  Alongside two duly framed prints, a console allows the presentation of the first issue of Turlupin, devoted to the idea of submission and featuring a range of the three categories of photographs mentioned above.