
Né en 1972 à Lille, Damien Deroubaix découvre à 19 ans Guernica de Picasso, œuvre-manifeste contre toutes les guerres. Cette révélation marque durablement sa pratique artistique, orientée vers une exploration des forces antagonistes – bien et mal – qui traversent notre époque. Ses images, peuplées de dieux et de démons issus de cultures anciennes et contemporaines, reflètent les turbulences du monde tout en sondant ses zones d’ombre.
Artiste voyageur, ayant vécu à Berlin, New York et aujourd’hui entre Paris et la Moselle, Deroubaix appartient à une génération nourrie de zapping culturel, mêlant iconographies primitives et références savantes. Le titre de son exposition, Hier vloekt men niet (« ici on ne jure pas »), emprunté à une imagerie populaire désuète, résonne comme un clin d’œil ironique à l’ère des nouveaux « dieux » – réseaux sociaux omniprésents dans nos vies.
L’exposition réunit une centaine d’estampes, notamment de grands bois gravés, dialoguant avec des œuvres de la collection et des gravures historiques de Dürer, Ensor, Picasso… Les compositions, souvent nourries de références à l’histoire de l’art, intègrent également des éléments issus des cultures populaires et du heavy metal. Montages et collisions visuelles y servent une critique mordante des violences, idéologies et dérives du capitalisme postmoderne.
Par la maîtrise des techniques traditionnelles de l’estampe et la puissance de ses images, Deroubaix renouvelle un langage graphique qui conjugue mémoire, provocation et engagement, affirmant l’actualité brûlante de l’art imprimé comme espace de confrontation et de réflexion.
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