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12.10.2018 → 02.03.2019

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Chroniques

Artistes:

À l’occasion du double anniversaire des 30 ans du Centre de la Gravure et des 150 ans de La Louvière, l’exposition Chroniques nous entraine dans les méandres des temps présents et passés que nous narrent les trois artistes Frédéric Penelle, Thierry Lenoir et Daniel Nadaud.

Poursuivant la tradition des imagiers de la vie sociale ou des évènements de l’histoire, comme le furent Francisco Goya ou Jacques Callot, leurs estampes visent à fixer un temps suspendu et à préserver une mémoire collective. Si les œuvres de ces chroniqueurs d’aujourd’hui reflètent parfois un climat de guerre ou d’oppression, elles ont recours à l’humour ou à la dérision pour dénoncer les injustices ou les absurdités de nos sociétés. Tantôt drôles, tantôt graves, les images de ces trois artistes fourmillent de citoyens ordinaires et d’objets du quotidien bien plus qu’elles n’évoquent de grands faits historiques ou des actions héroïques.

Au travers des univers de ces trois artistes occupant chacun un étage, l’exposition se décline entre une Chronique de l’ombre chez Frédéric Penelle et ses images animées, réalisées avec le vidéaste Yannick Jacquet, et mêlant numérique, gravure et découpage, une Chronique du quotidien chez Thierry Lenoir et ses gravures sur bois provocatrices, et enfin une Chronique du désastre chez Daniel Nadaud et ses récits imprimés associant instruments agricoles et machines de guerre.

Chronique du quotidien : 
Thierry Lenoir (Belgique, 1960)

Thierry Lenoir, né à Soignies en 1960, est un narrateur obsessionnel de nos sociétés urbaines qu’il croque inlassablement à travers ses gravures sur bois en noir et blanc. Esprit subversif et caustique, il pose son regard acéré sur les travers les plus tragiques ou les plus dérisoires des comportements humains. Drôles ou graves, grinçantes et parfois provocatrices, les images de Thierry Lenoir, généralement gravées par séries, claquent, perturbent, ironisent et s’attendrissent parfois aussi devant les absurdités ou les faiblesses des gens ordinaires. Chroniqueur de nos temps présents, Thierry Lenoir cherche à réveiller nos somnolences et à secouer nos bonnes consciences.

Chronique du désastre : 
Daniel Nadaud (France, 1942)

Initialement peintre, Daniel Nadaud, né à Paris en 1942, travaille sur le fil entre l’écrit et l’image, entre le scepticisme du passé et la fascination – voire la consternation – du présent, entre les outils agricoles et les instruments militaires, entre le bien et le mal. Dans ses récits imprimés autant que dans ses estampes ou ses dessins, soldats et paysans se rejoignent pour labourer la terre, les uns mus par des instincts de destruction et de mort, les autres par la germination et la vie. Chaos et douceur alternent ainsi en permanence dans ses narrations. Mais Daniel Nadaud est également l’homme du bricolage et des fragments qu’il recompose inlassablement pour accorder sa vision et ses obsessions personnelles à la réalité du monde et des certitudes collectives. Sa pratique de l’estampe s’accompagne d’expérimentation, notamment dans les matières utilisées. Daniel Nadaud est un chroniqueur du bord, là où finit l’histoire et où commence le conte.

Chronique de l’ombre : 
Frédéric Penelle (Belgique, 1973) – Yannick Jacquet (Suisse, 1980)

Frédéric Penelle est né à Bruxelles en 1973. Tel un marionnettiste, il manipule et refaçonne l’Histoire à sa façon. Trouvant sa source dans de multiples documents, il les détourne à l’envie pour en tirer des gravures sur bois, qu’il imprime en noir et blanc, découpe, colle et assemble ensuite pour faire surgir un univers hybride et onirique. En collaboration avec ses amis artistes, Frédéric Penelle repousse en permanence les limites de l’estampe qui s’anime par la vidéo avec Yannick Jacquet et déborde sur les murs par la peinture avec Bruno Hellenbosch ; elle se déploie parfois dans l’espace  ou se développe en trois dimensions.
Frédéric Penelle est une sorte de chroniqueur du grand spectacle du monde: la scène qu’il nous déroule, entre terrain de jeu et champ de bataille, nous offre la vision chimérique d’une société peuplée d’ombres et de simulacres.

Exposition organisée dans le cadre de Van lood tot pixel – Du plomb au pixel réunissant 5 musées en Flandres et en Wallonie. Ce projet est le début d’une synergie durable. Chaque musée prête attention de façon unique au passé typographique belge. Du début du XVIème siècle à nos jours; des presses privées aux presses industrielles des quotidiens; des xylographies et tailles-douces à la lithographie et l’impression 3D.

Les cinq musées s’efforcent de conserver et d’éclaircir au profit du public les techniques et l’artisanat qui sont à la base de la production graphique. Ils offrent à leurs visiteurs la chance de se familiariser avec la typographie.

Les partenaires : 

  1. MIAT /Gent, (maintenant, Industriemuseum)
  2. Museum Plantin Moretus/ Antwerpen,
  3. Museum van de Speelkaart /Turnhout,
  4. Centre de la Gravure et de l’image Imprimée /La Louvière,
  5. Maison de l’Imprimerie /Thuin.

Les expositions :

  1. AU MUSÉE DE LA CARTE À JOUER À TURNHOUT du 22 mars au 31 août 2019
    « L’imprimerie à Turnhout » 
    Le jeu de cartes est universel et présent dans chaque foyer. Souvent il provient de Turnhout. À partir du 19e siècle l’industrie typographique y occupe une position de premier rang. Au cours du 20e siècle Turnhout est le seul centre de production de jeux de cartes en Belgique et aux Pays-Bas et un des plus importants au niveau mondial. Le musée montre l’histoire du jeu de cartes. Dans la galerie des machines on peut goûter la vie qui règnait dans l’atelier du 19e siècle. Des presses authentiques et l’équipement graphique illustrent le procès de production. Régulièrement des imprimeurs retraités remettent en marche les presses et font retentir le son pénétrant des machines à vapeur à travers la galerie. Celui qui veut passer à l’action peut se rendre à l’atelier du jeu de cartes, réalisée par l’entreprise Cartamundi (Turnhout). Il y trouvera un défi dans l’application interactive pour la carte à jouer. S’il veut jouer joker, un costume est disponible.
     
  2. AU CENTRE DE LA GRAVURE du 12 octobre 2018 au 24 février 2019
    « Estampe et typographie / Tendances contemporaines – CHRONIQUES »  

     
  3. À LA MAISON DE L’IMPRIMERIE À THUIN du 9 février au 5 mai 2019
    « De Gutenberg à l’imprimante 3D » 

    La Maison de l’Imprimerie est un lieu dédié aux métiers et aux arts de l’imprimerie et du papier. La caractéristique essentielle de ce musée est de faire en sorte que le patrimoine industriel conservé soit maintenu et présenté en activité. Parmi les techniques et les savoir-faire mis en valeur par le musée, figurent la fabrication du papier à l’ancienne, la composition et l’impression typographiques, la gravure, la lithographie, la fonte de caractères à l’ancienne, la reliure et toutes sortes d’autres techniques liées au support papier. S’adressant aussi bien aux enfants qu’aux adultes, aux groupes qu’aux visiteurs individuels, le musée se veut un lieu accueillant où s’instaure le dialogue entre tous. Notre souhait est que les expériences de chacun permettent un enrichissement mutuel. Les collections se composent de machines et d’équipements divers tels que presses typographiques, presses à taille-douce, fondeuses de caractères, fers de reliure, etc. Deux à trois fois par an, la Maison de l’Imprimerie propose des expositions temporaires diverses. Un choix varié permettant d’illustrer la fabuleuse richesse du monde de l’imprimé.
     
  4. AU MIAT À GAND à partir du 4 mai 2019
    Réouverture de l’imprimerie historique

    Le Musée de l’industrie (l’ancien MIAT) est un des rares musées d’Europe où l’on peut admirer non seulement des composeuses et presses en état de marche, mais également une grande collection de caractères en bois et plomb. En plus le musée abrite une importante collection de presses, à bras et lithographiques, construites en bois, y compris les pierres lithographiques. Une équipe enthousiaste d’hommes de métier fait revivre ces engins impressionnants dans une présentation active. Le Musée de l’industrie est aussi le seul en Belgique qui se documente sur l’évolution plus récente du secteur graphique. En mai 2019 le Musée de l’industrie sortira une nouvelle présentation typographique. L’exposition montrera  l’évolution des techniques graphiques au cours de trois siècles. Quelles conséquences eut-elle sur le plan social pour le métier et les  travailleurs du monde typographique? Le visiteur découvre la longue histoire de la communication, du développement technologique et de la numérisation. Le visiteur aura aussi l’occasion d’apprendre le métier dans un laboratoire typographique. Sa création contribuera au présent et au passé de la typographie.     
     
  5. AU MUSÉE PLANTIN – MORETUSdu 28 septembre 2018 au 6 janvier 2019
    « BAROQUE BOOK DESIGN »Une histoire d’amitié et de collaboration

    Promenez-vous dans l’imprimerie et la maison de la famille Plantin-Moretus comme si vous étiez un ami de la maison, il y a 400 ans. Le Musée Plantin-Moretus abrite la maison d’édition-l’imprimerie des influentes familles d’éditeurs Plantin et Moretus. En collaboration avec Jan Moretus, Christophe Plantin a construit à partir de zéro l’une des maisons d’édition les plus prestigieuses de tous les temps. Dans l’atelier, on y trouve les plus vieilles presses d’imprimerie du monde. Celles-ci témoignent de la première diffusion ‘industrielle’ de la connaissance et de l’image. Dans la demeure historique, nous trouvons la riche collection d’œuvres d’art et notamment des peintures de l’ami de la maison en la personne de Peter Paul Rubens. Les bibliothèques comptent pas moins de 30.000 livres anciens, dont des manuscrits illustrés et d’autres joyaux de l’art de l’imprimerie européen. Explorez la maison, le jardin et l’imprimerie et découvrez comment Moretus et Plantin ont conquis le monde avec leur art de l’imprimerie.

HISTORIQUE :

En 2012, le MIAT, Musée de l’industrie, du travail et du textile de Gand, a rassemblé les plus grands musées de l’imprimerie et collectionneurs du pays. L’objectif ? Échanger les connaissances pour développer ensemble des projets de développement des publics et de conservation des différentes collections. De ce projet général découle une série d’expositions retraçant l’importance de l’imprimerie dans les Pays-Bas du sud de 1500 à aujourd’hui, évoquant toutes ses dimensions techniques, ses aspects socio-économiques et ses applications artistiques.

QUESTIONNEMENT :

Les grands bouleversements du monde de l’imprimerie, toujours provoqués par les (r)évolutions technologiques, sont ponctuels mais à chaque fois radicaux. La dernière évolution actuelle en la matière, c’est-à-dire la digitalisation, ne fait pas exception à la règle. Le secteur se développe de nouveau à grande échelle. En effet, nous possédons tous une imprimante, mais demain, s’agira-t-il d’une imprimante en 3D ? L’imprimerie deviendra-t-elle une technologie influençant tous les niveaux de notre vie matérielle, de l’impression de maisons au remplacement de parties du corps ? Et quelles sont les implications de cette évolution pour l’économie, la santé, le bien-être, la créativité ? Pour la vie et la société ?

NOTRE HÉRITAGE GRAPHIQUE : 

Quant aux aspects créatifs, stylistiques et visuels du graphisme, ils offrent bien davantage que ce dont le grand public est conscient. Nous nous sommes rendu compte qu’en Belgique, aucune grande exposition n’avait encore été organisée sur notre héritage graphique. Pourtant, il s’agit d’un passé fascinant qui relie les innovations techniques aux développements sociaux et les innovations artistiques aux développements économiques. Au fil de ces expositions, nous souhaitons dévoiler cette histoire passionnante. En prenant pour point de départ les collections des partenaires impliqués, nous montrons comment l’univers de l’imprimerie et le secteur graphique en général se sont développés jusqu’à aujourd’hui. La pertinence de cet héritage pour le monde actuel et celui de demain sont mis en exergue de manière approfondie, avec une attention particulière consacrée aux aspects matériels et immatériels. Un large public, des écoliers aux simples amateurs de culture en passant par les initiés, les touristes internationaux et le public local, aura l’opportunité de découvrir les plus intéressantes collections graphiques historiques de Belgique. Nous ne nous contentons pas d’exposer, mais faisons le lien avec des questions actuelles, dans la société et la vie quotidienne de chacun.

PARCOURS D’EXPOSITION 2018-2019  :

Sur le plan du contenu, chaque institution partenaire organise sa propre exposition en tant qu’élément d’un parcours plus large sous un titre commun « Du plomb au pixel. (R)évolution de l’imprimerie en Belgique. » Chacune développe un thème spécifique choisi en fonction des possibilités offertes par la collection et l’expertise disponibles, tout en développant les aspect techniques, socio-économiques et artistiques.

Si vous désirez vous renseigner sur d’autres musées typographiques en Belgique et en Europe, consultez: lAssociation of European Printing Museums (AEPM), dont plusieurs musées de l’imprimerie belges sont membres; Elle forme également un canal important de visibilité et de rayonnement international et organise en outre un colloque au Musée de la carte à jouer – Turnhout en 2019.