Françoise Pétrovitch. À vif

Née en 1964 à Chambéry, Françoise Pétrovitch développe depuis plus de vingt ans un univers où s’effacent les frontières entre masculin et féminin, adulte et enfant, humain et animal. Son œuvre, déployée en peinture, aquarelle, estampe, sculpture, dessin mural et vidéo, cultive l’incertain et le trouble, mêlant intimement vie et mort.

Présentée au Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de La Louvière, À vif renvoie autant à la brutalité des procédés de gravure qu’à la violence de l’existence. Le rouge, omniprésent, évoque le sang, l’émoi ou l’énergie vitale.

Dès l’entrée, l’installation vidéo Le loup et le loup entraîne dans une poursuite haletante, face à la série Rougir — carnet visuel intime réalisé presque quotidiennement pendant dix ans. De grands dessins muraux dévoilent des fragments de vécu, tandis qu’au premier étage, un parcours labyrinthique en six cellules (Les nocturnes, Après les jeux, Les larmes…) brouille les repères entre rêve et cauchemar, innocence et érotisme.

La série de lithographies Vues, créée à partir de photographies anciennes de La Louvière, mêle mémoire collective et geste contemporain : un gant saisit chaque image, comme pour retenir un souvenir fugace.

L’exposition se conclut avec Étendue, image douce et floue d’une femme allongée, suspendue entre sommeil et départ vers un ailleurs, laissant planer un doute qui résume toute la démarche de l’artiste : faire vaciller nos certitudes et inviter à rester en équilibre entre douceur et cruauté, familiarité et étrangeté.