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Geneviève Asse

France

,

1923

Mouvement: Phases
Activités:
  • Graveur
  • Peintre

Geneviève Bodin dit Geneviève Asse, est née à Vannes le 24 janvier 1923. En 1931, elle visite l’Exposition coloniale qui la fascine. Dès 1932, elle s’installe à Paris où sa mère réside et travaille aux éditions Delalain. Elle découvre Delaunay à l’exposition au Pavillon français en 1937. En 1940, elle entre à l’École nationale des arts décoratifs. Elle travaille dans les ateliers de Montparnasse et expose au Salon des moins de trente ans et au Salon d’automne. Elle s’engage dans les FFI et participe en tant qu’ambulancière à l’évacuation des déportés du camp de Terezin. De retour à Paris, après la guerre, elle dessine pour les maisons de tissus Bianchini-Ferrier, Flachard, Paquin.
Elle fait partie dès 1943 du groupe l’Échelle avec Jacques Busse, Calmettes, Patrix. Elle rencontre Samuel Beckett, André Lanskoy, Serge Poliakoff, Serge Charchoune, Nicolas de Staël, Bram et Geer van Velde et se lie d’amitié avec Jean Leymarie, alors conservateur du musée de Grenoble. Sa première exposition personnelle a lieu en 1954 à la galerie Michel Warren à Paris. Geneviève Asse s’installe en 1987 à l’Île-aux-Moines, dans le Golfe du Morbihan où elle continue la peinture, le dessin et la gravure.

L’artiste aborde la gravure par le biais du dessin et de la peinture : « Un peintre peut beaucoup se plaire à graver (…) En gravant, j’écris et à la fois, je m’inscris. Je creuse, je laisse une empreinte ». Elle délaisse la lithographie et l’eau-forte qui ne lui apportent pas ce côté aigu qui l’attire en gravure. Ces techniques de prédilection seront sans conteste le burin et la pointe sèche, utilisés séparément ou conjointement, parfois rehaussés à l’huile : « Avec le burin, il faut entrer très fort dans la plaque, le pousser comme la charrue dans la terre. Avec la pointe sèche, je fais virevolter les traits, elle est souple, plus légère. Le burin est statique, sa profondeur est une forme de structure de construction intérieure. La pointe sèche est comme un flux et un reflux, elle est douée d’un mouvement rapide qui apparaît et disparaît ». Aux dires de l’artiste, ses gravures en noir et blanc sont les plus pures, reflétant le mieux sa recherche de lumière. Mais il arrive que la couleur intervienne, elle recourt alors à l’aquatinte qui pénètre le trait gravé. Il ne s’agit pas d’aplats monochromes mais de veloutés de gris nuancés, de rouges profonds. La couleur dominante est le bleu, « le bleu Asse » : bleu gris, bleu azur, bleu d’Outremer, « des bleus dans lesquels je voudrais que les gens entrent ».