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02.12.2017 → 01.04.2018

Intra-muros

Damien Deroubaix – Hier vloekt men niet

L’expo se termine le 1er avril … et ce n’est pas une blague.

Artistes:

Né en 1972, l’artiste français, Damien Deroubaix, découvre à 19 ans, l’œuvre Guernica de Picasso, tableau de toutes les guerres. Depuis lors, il s’attache à livrer un portrait des forces du bien et du mal qui agitent notre monde .Peuplées d’images de dieux et de démons, issues de nos sociétés présentes et passées, les œuvres de Damien Deroubaix dévoilent les turbulences de notre temps autant qu’elles révèlent les parts les plus obscures de nous-mêmes.

Artiste nomade, ayant vécu à Berlin, New-York et actuellement installé entre la Moselle et Paris, Damien Deroubaix est représentatif de cette génération pratiquant le zapping culturel, entre images primitives et références à l’histoire de l’art. Le titre qu’il a choisi pour son exposition en est l’illustration. Sortie de l’imagerie populaire bien- pensante  que l’on trouvait dans les cafés d’antan, centrée sur l’œil omniprésent de Dieu, la phrase  Hier vloekt men niet ( ici on ne jure pas ) peut être vue comme un pied de nez  à notre société actuelle, dont les dieux, tout aussi puissants, portent désormais les noms de Facebook, Instagram et autres réseaux sociaux à l’affut des replis les plus intimes de nos vies.

Jalonnée de matrices en bois de grand format, l’exposition présente une centaine d’estampes de Damien Deroubaix, mis en résonnance avec des œuvres de la collection ainsi qu’avec des gravures historiques de Dürer, Ensor, Picasso… qui ont marqué l’artiste.


Catalogue : Damien Deroubaix. Gravures 1996-2016, édité par Bernard Chauveau éditions, 96 pages.

⇒ Le teaser de l’expo réalisé par Arthur Ancion

⇒ le site de l’artiste

⇒ une vidéo sur Instagram

⇒ Notre newsletter du 27/11/17

⇒ Pour voir des oeuvres sur IN SITU


Autres expositions du 1er décembre 2017 au 1er avril 2018

Damien Deroubaix est né en 1972 à Lille. Après l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne, il s’installe à Paris qu’il quittera très vite pour Berlin. Ainsi Thibault de Ruyter le qualifie-t-il de plus allemand des peintres français. Pendant sa vie parisienne, l’artiste se plaisait à répondre à ceux qui l’interrogeaient sur son activité qu’il faisait de l’aquarelle – comme les vieilles dames. Aquarelle, dessin, encre, auxquels il adjoint souvent des tirages d’essai des gravures, utilisant l’ensemble des techniques traditionnelles de l’estampe (taille-douce, bois gravé et lithographie), il ne se prive d’aucun des savoir-faire rangés dans les tiroirs de la ringardise pour une œuvre vouée au papier.

Les premières gravures de Damien Deroubaix à l’URDLA / Centre international estampe & livre furent réalisées en 2001. Ces eaux-fortes délicates, qui proclamaient déjà Die Liebe ist kälter als der Tod (l’amour est plus froid que la mort), constituent pourtant aujourd’hui les incunables d’une œuvre qui a depuis trouvé de nouvelles voies d’expression.
Dans la série de six grands bois gravés (160 x 120 cm) qui forme le noyau de l’exposition URDLA, il assortit les motifs et la construction propres à sa langue de nombreux clins d’œil à Dürer. Manière d’hommage puisque c’est à Nuremberg que cet ensemble fut dévoilé en décembre 2008.

Dans chacune des estampes on retrouve ce souci du montage et du carambolage qui court aussi bien à travers l’œuvre picturale que dans ses sculptures-installations. À l’évidence des signes de la culture heavy metal (de là viennent souvent les titres) et des cultures populaires, Damien Deroubaix adjoint de nombreuses références à l’histoire de l’art : les citations de Dürer comme les arbres de Roots, ou bien l’aile dans Das große Glück, et le titre même de l’exposition… Devant L’homme nouveau – un squelette de gorille qui se détourne et qui défèque le mot money –, face à la récurrence dans les autres dessins des croix gammées et des têtes de mort SS, on songe à la sculpture portant le même titre d’Otto Freundlich reproduite en couverture du catalogue de l’exposition Art dégénéré organisée par les nazis en 1937. Les crânes ou les animaux poussent un « yeah ! », cri de satisfaction pornographique ; les ampoules diffusent de la lumière noire ; des squelettes chevauchent des requins… En somme, il fait feu de la provocation, de la violence et des caricatures du monde capitaliste et post-moderne.

Cyrille Noirjean  / URDLA – In http://www.cnap.fr/apokalyptische-reiter-les-cavaliers-de-lapocalypse-damien-deroubaix

⇒ Damien Deroubaix imprime une litho pour  MEL Publisher (vidéo)