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Asger Jorn

Danemark

,

1914

1973

Activités:
  • Écrivain
  • Graveur
  • Peintre
  • theoricien-de-lart

Asger Jorn est né le 3 mars 1914 dans le Jutland danois sous le nom d’Asger Oluf Jørgensen. En 1936, il se rend à Paris pour rejoindre l’Académie contemporaine de Fernand Léger. Pendant l’occupation nazie au Danemark, Jorn a été un communiste actif dans la résistance et a participé au groupe artistique Høst. Suite à l’enseignement de Léger puis à sa collaboration avec Le Corbusier, il lui faudra une décennie pour dépasser cet apprentissage d’une grammaire formelle et structurale. Il retrouve les valeurs sauvages de la peinture à travers Miró, Klee, les dessins d’enfants et d’aliénés ainsi que la tradition nordique des signes gravés dans la pierre. De 1941 à 1944, Jorn fonde et dirige la revue Helhensten à laquelle participent Jacobsen, Alfelt, Bille, Pedersen ainsi que des écrivains danois. Les objectifs de ce groupe sont proches de ceux du groupe parisien La main à plume, où s’activent Arnaud, Viola et Dotremont. Lors d’un voyage à Amsterdam en 1946, Jorn rencontre Constant. Il adhère au Surréalisme Révolutionnaire en 1947 et un an plus tard au groupe Cobra dont il devient un théoricien actif. Il s’en suivra une période particulièrement créative : œuvres collectives, expositions et revues pour lesquelles il livre des articles. L’année de la dissolution de Cobra, en 1951, Jorn souffre d’une grave tuberculose et passe une longue période en sanatorium à Silkeborg. Cette maladie l’amènera à résider quelques temps en Suisse et à faire de nombreux séjours à Albisola près de Gênes où il pratiquera la céramique dans l’atelier de Tullio Mazzotti. Jorn rejoint Guy Debord au Bauhaus Imaginiste, puis à l’Internationale Situationniste. Il créera enfin l’Institut du Vandalisme comparé, à Silkeborg, où seront conservées ses œuvres clés et sa collection personnelle. Décédé le 1er mai 1973 à Århus, au Danemark, il est enterré à Grötlinbo, dans l’île de Gotland.

" Il est vrai que l’art " primitif " des peuples naturels, l’art populaire et l’art des enfants ont un style commun qui se distingue nettement des styles de l’art classique et qui correspond tout aussi nettement à celui des artistes qui se sont réunis dans le groupe Cobra. Mais de cette identité peut-on conclure que cet art est enfantin ? Notre art se distingue des deux tendances principales de l’art classique de notre temps, le naturalisme réaliste et l’abstraction non figurative, en n’étant ni l’un ni l’autre, ni entre les deux, comme l’art d’Estève, Manessier, etc… Ce qui est typique de notre art, c’est sa liberté universelle d’expression. Un tableau est une surface plus ou moins couverte de couleurs. Surface et couleurs, voilà deux réalités que nous n’ignorons pas en créant l’illusion d’espaces imaginaires. La couleur libre, avec la matière de la surface, c’est l’espace, ou plutôt l’atmosphère magique de la peinture. C’est l’une des deux réalités dialectiques de la peinture ; l’autre, c’est l’homme."

Asger Jorn, 1951